Le jeu dans la fiction sonore

 

 

Une formation à la fiction radio !

 

“Comment dire, comment respirer, comment transformer une prise de parole en acte, face au micro ? Quels sont les outils, les conventions de représentation d’une scène enregistrée ?

En quoi le micro nous invite-t-il à chercher un autre rapport à la fiction, à la différence du théâtre ou du jeu face caméra ?”

En s’appuyant sur un corpus de textes éclectiques, nous explorerons de nombreuses situations d’enregistrement : Scénarii contemporains, fictions historiques, textes dramatiques, narrations.

 

 

Contexte :

La création contemporaine sollicite de plus en plus nos oreilles, et propose aux auditeurs/spectateurs une expérience sonore, sensible et foisonnante : podcasts, plateaux de théâtre, livre audio, doublage et voice over, audio description, jeux vidéo, autant de pratiques pour l’acteur nécessitant une appréhension concrète, intuitive et technique pour en explorer les singularités.

Dans cette multitude de propositions, la fiction sonore – anciennement appelée dramatique radio – est un espace de création en plein essor. Dans les années 1990, elle n’était audible que sur les ondes de France Culture ; aujourd’hui, à l’instar de la radio publique, de nombreuses plateformes produisent et diffusent ces réalisations, renouvelant le genre, et ouvrant de nouvelles possibilités techniques et artistiques pour nourrir notre imaginaire.

Le micro est devenu un outil incontournable pour les comédiens, mais son usage ne se réduit pas aux seules compétences vocales, il sollicite l’interprète dans son intégralité.

Jouer face micro, c’est avant tout incarner, transmettre, éprouver, explorer des intentions de jeu crédibles, concrétiser des situations et partager du sensible. Pour donner l’illusion du vrai, jouer face micro, c’est parfois ne pas jouer.

 

On a l’habitude de dire aux acteurs qu’un micro représente les oreilles de l’auditeur, qu’il est un récepteur ayant pour but de créer une relation intime avec ceux qui écoutent. C’est aussi un brillant partenaire de jeu, polymorphe : en mono, en stéréo, en binaural (3D), sur pied, ou au bout d’une perche, sensible (plan rapproché, plan moyen ou lointain), exigeant (saturation, percussion, souffle) et pratique (léger, transportable, à l’écoute de toute proposition). Le jeu au micro requiert de l’attention et de la dextérité : L’acteur est le chef d’un orchestre improbable, tenant le texte d’une main, laissant le bruiteur manipuler ses accessoires, s’adressant à un partenaire qu’il ne regarde pas, déambulant dans un espace restreint tout en visant des lèvres l’enregistreur.

 

 

 

Session animée par Baptiste GUITON

Après avoir suivi des études de Lettres, il se forme comme comédien à l’École nationale de la Comédie de Saint-Étienne avant d’intégrer le département Mise en scène de l’ENSATT.

Il joue sous la direction de nombreux metteurs en scène dont Johanny Bert, Alain Françon, Anne Théron et Christian Schiaretti.

En 2007, il crée son premier spectacle à Casablanca, Souffles, adapté de la pièce Rimbaud et Shéhérazade du poète Abdellatif Laâbi, et met en scène Le Misanthrope de Molière. En 2008, il monte Les Adieux de Elfriede Jelinek, et en 2009 Le Groenland de Pauline Sales, qu’il recrée en 2018 au TNP. En 2012, il fonde sa compagnie L’Exalté. Nina, c’est autre chose de Michel Vinaver, Lune jaune, la Ballade de Leila et Lee de David Greig, Cœur d’acier de Magali Mougel, et deux textes de Dennis Kelly, Mon prof est un troll (en collaboration avec les Tréteaux de France) et Après la fin, sont présentés au TNP dont il a été artiste associé de 2017 à 2020.

En janvier 2020, il retrouve l’auteur écossais David Greig pour la création de Dunsinane, une suite et une réponse au Macbeth de Shakespeare.

Depuis 2015, il est réalisateur de fictions radiophoniques pour Radiofrance. Il réalise notamment Fureurs écrit par Mehdi Bayad (Prix du podcast de fiction 2024 au festival Longueur d’ondes à Brest – Télérama), Orloff saison 2 de Tanguy Blum, Christian Brugerolle et Antoine Piombino,  L’Appel des abysses de Juliette Rose et Cyril Legrais, Germinal d’Émile Zola, Chapitres de la chuteFrankensteinPoint d’interrogation, et Femme non rééducable de Stefano Massini, Red Line de Alexandra Badéa, Le Bruit des taupes de Magali Mougel, Le Monstre du Couloir et Dunsinane de David Greig, Le Néther de Jennifer Haley, La guerre des salamandres et La maladie blanche de Serge Rezvani, et les séries Panda et 22 Millions de Vincent Hazard pour l’émission Affaires Sensibles sur France Inter.

En adaptant des créations théâtrales pour la radio, il collabore avec les metteurs en scène Jean Bellorini, Macha Makeieff, Maëlle Poesy, et Christophe Rauck.

Il anime plusieurs stages de « jeu au micro » avec Les Chantiers Nomades, L’Ensatt, la Comédie de Saint Etienne et Arts en scène.

 

Formation de comédiens Voix : « Le jeu dans la fiction sonore ».

 

Session animée par M Baptiste GUITON

 

Objectifs  A l’issue de cette formation, les stagiaires sont capables d’intervenir dans le domaine de la fiction sonore selon les standards professionnels.

 

Les objectifs du stage se déclinent en trois axes principaux.

 

1-Écouter et analyser des fictions

2-Interpréter un rôle

3-Composer une séquence collectivement

 

Objectifs et compétences attachées

 

-Constituer une ambiance,

-Être à la fois présent et à l’écoute d’un ensemble de sons,

-Faire partie d’un équilibre.

-Partir de soi, de sa nature et de son expérience artistique pour nourrir des intentions et des couleurs de jeu,

-Chercher ce qui se cache dans une scène,

-Travailler son élocution,

-Maîtriser la projection de sa voix,

-Créer des relations, proposer des valeurs grâce à une mise en espace,

-Imaginer et considérer – comme on le ferait devant un fond vert – les couches sonores ajoutées en post-production (ambiances, musique, nappes et objets sonores).

-Muscler son oreille, comprendre une réalisation,

-Distinguer ce qui est de l’ordre de l’enregistrement et ce qui s’est       élaboré au montage et au mixage,

-Reconnaître ce qui nous touche,

-Imiter puis se défaire, reproduire et s’émanciper,

 

Modalités pédagogiques

 

Formation 100% en présentiel. 5 à 12 participants maximum

Notions théoriques directement mises en pratique dans des exercices dirigés, de difficulté croissante, individuels ou en groupe :  mise en situation professionnelle systématique.

Modalités d’évaluation

 

Système d’évaluation continue : retour du formateur auprès du comédien  à la fin de chaque atelier.

Bilans-discussions, auto-évaluation et retours :

Des bilans personnels et collectifs ont lieu quotidiennement afin de baliser les étapes de création et fournir un accompagnement méthodologique. Ils dispensent un espace de réflexivité où chacun peut faire l’inventaire de ses propres outils, apprécier son cheminement, identifier ses différences afin de se rendre autonome et affirmer une position singulière. Nous invitons les stagiaires à sélectionner les éléments révélateurs pour leur propre parcours et à affirmer des choix personnels. Des retours sont donnés pour accompagner les stagiaires afin d’une part de les aider à synthétiser les expériences et les retours d’expériences du jour et de sédimenter les différentes strates de construction sur la semaine ou sur le stage.

Public Concerné Comédien professionnel, artiste interprète…

Ce stage s’adresse aux artistes interprètes ayant le désir de se former au jeu dramatique et narratif dans le contexte des fictions sonores.

Pré requis
– Bonne diction

– Une expérience significative d’artiste interprète (théâtre, scène, télévision ou cinéma) est indispensable.

– Une première expérience du micro est un plus

-Le comédien s’engage à suivre avec assiduité le programme de formation.

-Le comédien doit être acteur de son parcours de formation : considérer le parcours de formation proposé et ne pas appréhender la pertinence de notre offre uniquement sous l’angle de la rencontre de DA en activité.

 

-Avoir une expérience professionnelle importante dans la fiction à travers la scène, le son ou l’audio-visuel.

Avoir suivi une formation au sein d’une école nationale, d’un conservatoire, ou d’un établissement reconnu par la profession est un plus.

-Un parcours artistique dans le domaine spécifique de la voix n’est pas requis.

-CV et Lettre de motivation demandées. Bande-démo audio ou audiovisuelle recommandée.

-En cas de candidatures importantes, un entretien individuel et des essais pourront être proposés.

– Personne en situation de handicap : Les locaux sont adaptés aux personnes à mobilité réduite et les temps de formation peuvent être aménagés en fonction de la situation particulière du stagiaire.

N’hésitez pas à nous contacter pour en discuter.

Matériel Supports fournis aux stagiaires : équipement pour l’enregistrement, photocopies, liens d’écoute de fictions sonores.

Moyens techniques à la disposition des stagiaires : 1 salle de travail à disposition des stagiaires / Auditorium / Nombre de stagiaires par poste de travail : 12 max

Durée 39 heures sur 5 jours consécutifs
Tarif  2 245,00 e TTC
Dates Confère planning en ligne

(www.rhinoceros-formation.com)

 

 

Déroulement du stage

 

Jour1

 

Séquence 1 : présentation et travail à la table,

Cette séquence débute par un tour de présentation de chaque stagiaire, de son parcours artistique et de ses expériences. Ce sera l’occasion aussi pour chacun de parler de ses attentes et de ses objectifs par rapport à ce stage.

Dans un deuxième temps, nous nous mettrons à l’épreuve du texte. Nous passerons un certain temps à la table à lire des extraits de textes très différents : des pièces de théâtre contemporain et classique, des narrations, des fictions historiques… afin que l’intervenant puisse évaluer le niveau des stagiaires, et que chacun puisse se familiariser avec les différents matériaux littéraires et surtout être mis en confiance avant d’appréhender le micro.

 

Séquence 2 : Appréhension des outils de prise de son.

Cette séquence permettra aux stagiaires de se familiariser avec les outils de prise de son.

Durant ce temps de travail il ne s’agit pas encore d’incarner un texte, mais de prendre conscience de tout ce que le micro enregistre et qui n’est pas forcément perceptible à l’oreille. En divisant les stagiaires en deux groupes : une partie au micro et une partie au casque ou en cabine, ils pourront faire l’écoute et l’expérience de tout ce qui a priori nous échappe : la respiration d’un comédien, sa circulation, un vêtement qui se froisse, le déplacement d’un objet, l’environnement sonore… Toutes ces subtilités perçues par le micro qui doivent être prises en considération afin de comprendre ce qu’on entend malgré nous. A partir de là, nous pourrons réaliser des travaux d’hypothèses, c’est à dire aborder une multitude de situations pour les appréhender face micro.

 

Jour 2

Séquence 3 : trouver sa singularité

Durant cette séquence, les stagiaires passeront chacun leur tour, en duo, pour interpréter un texte devant les micros ; Le reste du groupe pourra écouter ces duos, en direct, en cabine. L’enregistrement se fera en stéréo, c’est-à-dire avec deux micros, il s’agira dans un premier temps de comprendre comment prendre la parole devant ce que l’on appelle « un couple stéréo ».

Nous aborderons des scènes « statiques » sans mouvement particulier face au micro. L’objectif de ce travail est de saisir ce qu’est une prise de son stéréo, d’évaluer la projection vocale nécessaire à cette prise de son, et d’aborder la question des intentions de jeu.  Quelle est mon identité vocale ? Qu’est ce qui m’échappe ? comment se module ma voix en fonction de l’intention que je veux produire ? Comment le micro enregistre les moindres variations qui induisent de nouvelles significations etc.

 

Séquence 4 : spatialisation

Durant cette séquence, nous mettrons en jeu le collectif : sur le même principe que la séquence précédente, avec cette fois-ci plusieurs comédiens et deux couples de micros en stéréo. L’objectif de cette séquence est de comprendre la notion de spatialisation sonore et surtout d’introduire la notion de mouvement. En effet, un rôle n’est pas seulement une voix mais aussi un corps dans un espace. Que percevons-nous avant même d’entendre une voix ? comment faire exister les corps de manière sonore, et faire exister un premier plan, un second etc.

 

Jour 3 et jour 4

 

Séquence 5 : travail sur les ambiances

Ce travail se fera avec tout le groupe. C’est un travail important de la fiction sonore puisqu’il s’agit de trouver le moyen de faire croire collectivement qu’on est dans un lieu, une époque, un contexte précis. Par exemple, nous pourrons reconstituer une ambiance de bar : avec des discussions de clients, un barman, un serveur, des sons de vaisselles, des bruits de chaises, de la circulation… La réalisation d’une ambiance astreint les comédiens à une écoute panoramique, afin d’être attentifs aux propositions de chacun pour être au service de l’ensemble : il faudra exister individuellement sans pour autant prendre le dessus sur le collectif.

A partir de cette séquence nous aborderons les notions d’improvisations et de bruitages.

 

 

Séquence 6 : Mise en conditions professionnelles

Durant cette séquence, il s’agira d’explorer d’autres niveaux de fiction sonore et donc d’approfondir le travail mené sur les séquences précédentes. Nous allons réaliser des enregistrements en condition de studio, comme lors d’une vraie session.

Il s’agira donc de créer des scènes de 5 à 6 minutes : sélection d’un scénario, décors (studio ou extérieur), distribution (en fonction de l’identité vocale de chacun). Nous partirons de pièces radiophoniques préexistantes notamment celles de François Pérache, Tanguy Blum et Mehdi Bayad, ou de pièces de théâtre contemporain, celles de Stefano Massini, David Greig, et Rafael Spregelburd. Nous explorerons également les fictions historiques avec l’autrice Marjorie Philibert, et l’adaptation de textes classiques : Germinal de Zola ou David Copperfield de Charles Dickens.

 

 

 

Jour 5

 

Séquence 7 : La narration

 

Nous explorerons dans un dernier temps la question de la narration (format livre audio).

L’état du marché.

La dernière heure du stage sera consacrée à un bilan. Chacun des stagiaires pourra s’exprimer sur son expérience individuelle et collective.